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A Scene from
Vanessa Duriès' Le Lien
(The Ties That Bind)

Chap. 4 La Remontrance


Maître Georges a commencé à me caresser. Il savait qu'en faisant cela, il me donnait une chance de faire oublier ma faute. Il s'est emparé d'un martinet et m'a travaillé le corps en l'échauffant lentement, alternant les caresses des lanières avec les corps cruels et violents. Plus il frappait fort et plus je m'offrais. Je n'éprouvai qu'un petit pincement aigu au moment où mes seins furent brutalement saisis par des pinces, puis je sentis les pointes broyées par l'étau de métal qui les tirait vers le sol en s'y suspendant. Chacun des mouvements que je faisais alors amplifiait le balancement des pinces, provoquant une sensation effrayante d'arrachement.

Je me souviens de ce moment bien précis où je fus mise à quatre pattes au milieu de la cave. Le maître dont j'étais désormais l'esclave d'un soir fixa d'autres pinces sur les lèvres de mon sexe, exactement en dessous du clitoris. Tout mon corps se balançait d'un façon obscène, tenaillé entre deux douleurs ; j'étais partagée entre le désir de faire cesser mes souffrances et celui d'en augmenter l'intensité par mes balancements, pour satisfaire mon Maître et mériter son pardon. J'observais avec orgueil la rotation des poids suspendus aux pinces attachées à mes seins, de droite à gauche, de gauche à droite. La douleur devenait intolérable, mais je devenais la spectatrice de cette douleur. Je souffrais, mais je dominais cette souffrance : le plaisir qui naissait insidieusement en moi la dépassait, la stigmatisait.

Ainsi, je ressentis ma première jouissance cérébrale de femme soumise à un homme qui l'oblige à souffrir. Quelque chose d'indéfinissable semblait avoir pris le contrôle de mon cerveau et commandait à mon corps de jouir de cette souffrance fulgurante magnifiée par mon obéissance servile. ...

©Vanessa Duriès, 1993

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